L’ADSEP refuse l’incinérateur de boues du SIAM

L’ADSEP refuse l’incinérateur de boues du SIAM et dépose auprès du commissaire enquêteur – Encore une nouvelle nuisance pour Pomponne.

REMARQUES DE L’ADSEP
à Monsieur Le Commissaire Enquêteur

sur le projet de mise en service d’un incinérateur
de boues urbaines et industrielles
dans les locaux du SIAM
à St Thibault-des-Vignes

 

L’ADSEP a pris connaissance du dossier, des remarques fournies par la Mairie de Pomponne et consulté des organismes de protection de l’environnement.

Elle remarque que le SIAM est confronté à une contrainte de rentabilité de certains de ses équipements – un incinérateur construit en 1991 et qui n’a jamais été mis en route – au détriment de la qualité de vie des riverains, notamment sur Pomponne, qui seraient soumis à des pollutions atmosphériques aussi minimes soient-elles.

Par principe de précaution et parce qu’il existe d’autres moyens pour traiter les boues d’épuration (épandages, compostage, séchage solaire ou thermique, chaulage, digestion anaérobie, …) plus écologiques, l’ADSEP s’oppose fortement à la mise en route de cet incinérateur, objet de l’enquête publique.

 

A notre connaissance:

Il n’a pas de problème de débouchés pour les boues d’épuration du SIAM. Actuellement, près de la moitié des boues est destinée à l’épandage agricole, l’autre moitié étant compostée. Le périmètre autorisé pour l’épandage va augmenter dès 2010. Il n’y a donc pas de problème pour savoir quoi faire des boues.

Le SIETREM dispose également d’un système d’incinération qui n’a pas atteint sa pleine capacité.

 

Il nous a été confirmé que:

  • Une étude de 2003 concluait que « le séchage thermique semble être le procédé le plus approprié aux boues et à la situation » du Syndicat des eaux. En 2004, une nouvelle étude plus précise comparait incinération et séchage thermique : l’incinération 10 millions d’euros en investissement, contre 11 millions pour la filière séchage. En revanche, le coût de fonctionnement prévu représentait le double de celui du séchage (3m€/an contre 1,5).
  • De plus, l’étude opérationnelle de 2007 avait chiffré le coût de la filière incinération à 6,5 m€ en investissement et à 1,9m€ en fonctionnement. Mais, après réévaluation en 2008, le coût prévu sera finalement de 11 millions d’euros. La solution séchage est donc la moins coûteuse, tant en investissement qu’en fonctionnement. Pourtant,  l’incinération a été confirmée comme solution retenue, sans justification ni environnementale, ni économique !

En définitive cette solution ne saurait être rentable que s’il y avait un arrivage massif de boues en provenance d’autres syndicats des eaux.

Les études actuelles ne peuvent pas non plus chiffrer les coûts très importants de mise aux normes, de plus en plus strictes en matière d’incinération (et c’est tant mieux, pour limiter la pollution de l’air).

  • Si cet incinérateur a la capacité de produire de la chaleur, le système est-il gréé pour cette fonction et l’alimentation d’un réseau de chaleur communale ? Y-a-t- un investissement supplémentaire à prévoir ?

En l’occurrence, les deux fours d’incinération des déchets du SIETREM, situés à proximité du lieu envisagé pour le four du SIAM, ont déjà du mal à écouler leur production. La chaleur produite par le SIETREM pourrait être opportunément utilisée pour mettre en place la filière de séchage thermique.

 

A notre connaissance, il n’y a pas Zéro nuisance

Les incinérateurs du SIETREM respectent les dernières normes en vigueur. Les risques liés à différents polluants, par exemple les dioxines, sont donc beaucoup plus faibles qu’il y a vingt ans. Ce qui ne signifie pas qu’ils n’existent pas !

L’étude d’impact sur la pollution de l’air se base sur les relevés de deux stations Airparif, l’une située à Melun (35 km) et l’autre à Lognes, non exposée les ¾ de l’année ! En utilisant les modélisations aux normes de l’Organisation mondiale de la santé, les facteurs de risques pour le cumul des incinérateurs existants et de celui projeté aboutissent à des risques significatifs. Même en prenant toutes les précautions d’usage, il est clair que la filière incinération est la plus menaçante pour la qualité de l’air.

Le projet d’incinérateur ne recourt pas aux meilleures technologies disponibles.
Les techniques retenues pour le traitement de certains polluants se limiteront aux normes en vigueur. Pourtant, la mise en oeuvre d’un système catalytique, non obligatoire, aurait permis d’abaisser au maximum les rejets de polluants dans l’air, notamment pour les dioxines et les Nox.

 

Le Conseil régional d’Ile-de-France vient d’adopter un Plan régional d’élimination des déchets.

Or, celui-ci prévoit la limitation, au niveau régional, des capacités d’incinération. Or, l’arrivée d’un nouvel incinérateur pour le SIAM entre en totale contradiction avec ce Plan régional, et pourrait être annulée par la justice administrative.

Pomponne, le 21 octobre 2009

Laurence AUDIBERT
Présidente

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